ACTUALISATION DE LA MATERIAUTHEQUE

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Actualités de NOVEMBRE 2020

En cette saison d’automne, et pour répondre  à  l’invitation de l’atelier itinérant du paysage  « Habiter la forêt »  du 1er novembre, annulé par cause de  covid, la bande dessinée  « Forêt », avec laquelle nous nous sommes arrêtés la semaine dernière trouve ici une suite parfaite avec le grand roman classique du XIX e siècle, « Walden ou la vie dans les bois ».
Son auteur Henry David Thoreau, identifié aujourd’hui comme l’inventeur de la foresterie et de l’écologie, y décline un des motifs de la figure si prisée aujourd’hui de la cabane en bois, auto construite.  Loin des deux cabanes contemporaines, celle, en kit des hypermarchés de bricolage ou celle, branchée, de la chambre nichée en haut d’un arbre du parc des châteaux reconvertis en hôtels de luxe, la cabane de H. D. Thoreau est celle sur laquelle repose l’argument de l’appel à une vie simple et frugale. Il y appuie aussi sa critique radicale de la propriété, quand l’endettement pour posséder une ferme fait de cette dernière un outil d’esclavage plutôt que de libération.  IL anticipe en 1845 les principes de la sobriété heureuse de la fin du XXe siècle.

Autosuffisance alimentaire et auto construction de son habitat sont aussi les deux données avec lesquelles Yona Friedman veut composer l’architecture de demain, L’architecture de survie, qui donne aux hommes le toit et la nourriture, mais implique aussi co -construction entre les habitants et des « ingénieurs aux pieds-nus », non pas de experts mais des sachants par le faire.

Dominique Gauzin-Müller poursuit son apologie des bâtiments frugaux : « Construits avec des ressources locales peu transformées, leur impact léger pour la planète et positif pour leurs usagers et le territoire qui les accueille. Ils puisent leur essence dans l’architecture vernaculaire : implantation préservant sol et biodiversité, principes bioclimatiques et valorisation des matériaux et des cultures constructives de la région. Terre, pierre, bois, paille, chanvre… la matière en grains ou en fibres, disponible sous nos pieds ou à portée de nos mains ». Elle reprend dans sa dernière conférence (en ligne) « Vers un nouveau vernaculaire, Bois Terre Paille &co » les mêmes principes et la même éthique que le numéro spécial de l’Age de Faire consacré à « la terre crue, la fin du tout béton ». En 2018, il nous montre déjà que « Les motivations des terreux n’ont pas changé, au contraire, le contexte actuel les a renforcées : préoccupations environnementales, désir d’autonomie face au système industrialiste, réappropriation de savoir-faire concrets face à la dématérialisation globale, désir de bien habiter, dans un lieu sain, plaisir de façonner un matériau premier »

Concordance des temps, arrive dans l’actualité de la même semaine l’ouvrage « Terra cruda ou histoire de la construction de l’auditorium de Pigna ». Du global au local, l’hommage à la terre crue nous emmène en culture méditerranéenne, autour d’une rencontre entre ses deux rives, entre architecture et musique, entre l’architecte égyptien Hassan Fathy, l’auteur de « construire avec le peuple » et l’artiste Toni Casalonga : en est né un auditorium en terre crue ! Habiter sain, bien habiter, habiter avec la musique !

Les 160 pages de Regards croisés sur l’habitat léger et mobile sont un hymne à la créativité. Témoignant de mode de vie alternatifs, d’habitats faits non pas pour durer mais pour bouger, éphémères, sans racine, puisque sans fondation, ils rappellent là aussi la dimension politique de la remise en cause, qu’elle soit individuelle ou collective, de la forme d’esclavage de la possession d’un bien foncier ou immobilier … ;

L’histoire romancée de Sylvie Barre « Vivre en Yourte: un choix de liberté » est, elle aussi, un « hymne à la liberté », racontant à une voix un choix de vie individuel en yourte « en bravant les interdits », comme un écho à la « désobéissance civile » de Henry David Thoreau.  De la créativité de toutes ses formes d’habitats dont la légèreté est faite pour bouger : « Caravanes, camping-cars, mobile-homes, roulottes, camions aménagés, yourtes, tipis, cabanes, huttes… »

Il n’y a qu’un pas, « un saut », se risquerait-t-on à dire, pour rebondir sur le modèle de l’habitat kangourou, « Kangoeroewonen » qui nous vient d’Australie et déjà bien implanté aux Pays-Bas. La mobilité mise à mal est cette fois celle du parcours du logement classique : l’alternative du modèle kangourou la remet en cause, en partageant une maison existante entre un habitat pour vieux et un habitat pour jeune, permettant l’acquisition à un couple jeune qui n’en aurait pas eu les moyens et le maintien sur place à un couple plus âgé, qui n’aurait pu y rester seul.

A cette initiative citoyenne qui cherche et trouve des solutions mais qui doit se battre en permanence contre le poids des règlements et procédures et leur inertie à permettre d’innover, l’expérience de Porto Alegre et de son budget participatif, géré par les habitants, s’invite comme une forme de réponse :  L’idée de démocratie participative n’est pas neuve mais les lieux et dates où elle s’affirme comme outil d’émancipation et de créativité sont rares !

5 ans pour sortir de la crise du logement était un pari fou en 2011 mais ces actes du colloque d’Aubagne ont a eu le mérite d’ouvrir un large débat public et d’inviter tout le monde à se prendre par la main pour inventer en urgence d’autres formes d’habitat.

La liberté individuelle est peut-être de choisir habiter une yourte, mais les hommes ont aussi la liberté de ne plus subir d’être esclaves des logements et de s’inviter, collectivement, à devenir eux-mêmes coopér’acteurs : c’est ce que montre l’ouvrage collectif  dirigé par Yann Maury en 2011 : les coopératives d’habitation : dans un contexte où plus de 800 millions de personnes dites non solvables vivent dans un habitat irrégulier et illégal, ces organisations humaines de petite taille produisent et donnent à voir des pratiques d’entraide et  de coopération équitable dans une démarche de recyclage urbain, de mobilisation démocratique et de création de richesses partagées.

Cet horizon déployé pour remettre le citoyen au cœur de la fabrique de la ville trouve dans l’ouvrage « Les espaces collectifs privés – au-delà de la copropriété » de Francis Haumont, publié il y a plus de quarante ans, une base pour réviser ses fondamentaux :  Dans Cooper’actif, il s’agit bien, en effet, d’invitation à investir la place publique, pour une créativité collective, y compris celle de l’initiative financière comme les Community Land Trust !

Henry David Thoreau, l’auteur de la vie au fond des bois ET de l’essai « désobéissance civile » le rappelle : Il n’écrit sur son expérience que dans le but de « réveiller ses voisins, maintenir une position critique peut-être plus nécessaire que jamais à notre époque et garder l’esprit en éveil », comme le souligne Jim Harisson. Avec Philippe Madec, qui, en conclusion de la conférence de Dominique Gauzin-Müller, appelait les architectes à se mobiliser dans ce nouveau vernaculaire, tel est le message du projet Cooper’actif : inviter les architectes sur la place publique à coopérer avec cette dynamique citoyenne et cette compétence habitante d’auto constructeurs pour inventer de nouvelles formes d’exercice du métier et créer les logements de demain !  BONNES LECTURES

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Merci de consacrer un peu de votre temps à remplir le questionnaire en ligne sur le site du projet, afin de nourrir l’enquête sur « Comment habitent les jeunes en Europe » : https://habitat-cooperactif.eu/questionnaire-01/