Les auteurs de cet article rappellent qu’ « en tant que champ interdisciplinaire, l’architecture est depuis fort longtemps particulièrement influencée par de nombreux aspects des sciences naturelles et sociales. Parmi ces influences, l’inspiration de la biologie est actuellement dominante. Le cadre de la conception bio-inspirée a évolué et s’est transformé en différentes approches innovantes en grande partie du fait du développement de l’informatique et de son usage en architecture. » Leur objectif est de montrer comment l’usage de méthodologies de conception biomimétique est à même de conduire à des innovations en architecture en vue de répondre aux enjeux environnementaux actuels.
Le choix de cet article vient en appui du témoignage pionnier de l’architecte Luc Schuiten à Bruxelles, avec la conférence magistrale de Mars 2019 qu’il a donnée à La Maison du Livre dans le cadre du projet Cooper’actif sur « Habiter avec le vivant ». Il s’agit de faire prendre conscience que, concernant l’acte de bâtir, – qui produit malheureusement plus du tiers des émanations globales de CO2 dans l’atmosphère – , la nature s’offre comme mentor et propose pour la conception architecturale des projets, – habitat participatif et micro architectures auto construites comprises- , un profond changement de paradigme : ne plus la considérer comme un simple stock ou une contrainte, mais comme la source d’un véritable laboratoire de technologies des plus performantes au monde, telles qu’évoquées par les auteurs, un art de construire aujourd’hui capable tout autant d’intégrer emploi low tech de matériaux bio-sourcés et des méthodologies innovantes, bio-inspirées, de mise en œuvre high tech, pour un développement durable. Ces avancées se doivent d’être connues et relayées collectivement, à tous les niveaux, pour un nouvel art de bâtir et de nouvelles architectures fortes d’un modèle écosystémique de résilience où l’homme interagit en symbiose avec une nature dont il est, -et resterait, quoi qu’il advient-, partie intégrante, dans un milieu de vie où l’ « on ne construirait pas que pour l’homme ». |