Ce premier, « centré sur la maison, s’attache à un domaine de réflexion qui déborde la seule réalité concrète du logement. Au moyen d’entrées variées, l’auteur interroge les formes de notre habitat et nos manières d’habiter. Sa démarche vise à cerner particulièrement ce qu’il y a d’intime dans notre relation à la maison, ce qui dépasse la matérialité du lieu où nous demeurons. Pour éclairer cette dimension profonde et personnelle avec le lieu où l’on réside, il en cherche les raisons et les modalités à travers ce que l’histoire, l’anthropologie, l’architecture, l’art, la sociologie nous en apprennent. Une place à part est réservée à la littérature. De très nombreuses citations, d’écrivains de tous horizons, viennent éclairer, par leurs jugements et appréciations, les multiples facettes de ce que les Anglais appellent le «  home ».

Simultanément, l’ouvrage interroge la dimension politique et sociale de cette question, notamment les dispositifs législatifs qui visent à concrétiser le droit au logement pour tous. Cela amène l’auteur à pointer les dysfonctionnements actuels de la mise en œuvre d’un tel droit et les fréquentes contradictions dans les options retenues tant par les élus ou hommes politiques que par les administrations ou les organismes sociaux. Retraçant, sur un siècle, la lente conquête sociale en la matière, il s’attache notamment à démontrer chiffres ou articles de loi à l’appui, le lent désengagement de puissance publique en la matière. Inexorablement, le logement semble devenir une marchandise comme une autre, un simple bien de consommation ».

L’ordre alphabétique dans lequel sont rangées plus de cent trente entrées, de l’’« Abbé Pierre » à « zoo », offre une libre circulation au sein de l’ abécédaire, invitant même le lecteur à « le parcourir de manière plus utile et plaisante en parcourant les cheminements qu’offrent les corrélats  et les renvois ». Il convie à la réflexion le lecteur curieux de comprendre son « habiter », tout en se refusant à l’exhaustivité aride des volumineux dictionnaires ou aux longs développements techniques des encyclopédies.

Jean Paul Flamand est sociologue et a travaillé en Afrique de l’Ouest pendant plusieurs années à des programmes de développement. Recruté à l’E.N.S.B.A. en 1967, il a enseigné à l’U.P.A. 6, devenue par la suite l’École d’Architecture de Paris la Villette. Il est l’auteur de Loger le Peuple. Essai sur l’histoire du logement social (La Découverte), ainsi que de nombreux articles sur la question du logement publiés en particulier dans la revue Urbanisme, et dans plusieurs livraisons de L’état de la France (La Découverte).