L’objet de ce livre est de montrer qu’à travers la formidable aventure du Familistère (1870-1968), Godin prouve qu’il est possible de permettre à chacun de bien vivre, dans un habitat confortable et par un travail digne, où il est respecté, sans passer par la violence et sans appauvrir quiconque. En concevant cette coopérative d’habitat, de production et de consommation et cet ensemble de mutuelles et d’associations qu’est le familistère, Godin s’inscrit en rupture aussi bien avec le père de l’organisation scientifique du travail, F.W. Taylor, qu’avec la critique du capitalisme formulée par K. Marx. Ce livre démontre qu’on peut considérer Godin comme l’un des fondateurs de l’économie sociale et sans doute le plus moderne d’entre eux.
Son œuvre est l’une de celles qui contribuent à l’émergence d’une pensée et d’une pratique d’économie sociale. Au sein de cette tradition, Godin occupe une place à part. Ses propositions ne concernent pas seulement les convaincus – les militants recherchant une alternative -, elles s’adressent à tous les hommes et toutes les femmes. Et en particulier aux jeunes gens qui peuvent puiser dans l’histoire les ingrédients fondateurs d’une culture coopérative moderne, sociale et solidaire, associant habitat, travail et loisirs socio-culturels, et permettant d’appréhender l’habitat participatif du programme dans une vision plus intégrée, gage de créativité tant au niveau de la programmation que de l’architecture. |