Compte rendu de l’itinéraire culturel du 18 octobre 2020

« A la découverte du chantier de l’habitat participatif en PACA »

JNA (Journées Nationales de l’architecture)

Le projet Cooper’actif Habiter ensemble autrement demain a subi de plein fouet, comme toute l’Europe et bon nombre de projets Erasmus+, les conséquences de la crise sanitaire avec la fermeture des frontières et le confinement. La production intellectuelle IO7 de conception d’itinéraires culturels européens (ICE) autour du thème de l’Habitat participatif a été impactée mais la prolongation dont a bénéficié le projet a permis la conception et le prototypage de cet itinéraire.  Les mobilités transfrontalières étaient en lien avec cette production, soit parce qu’il était possible de proposer un itinéraire de l’expérience menée (comme à Bruxelles / LLN), en proposant les conditions de reconduction, soit parce qu’une mobilité (comme celle prévue à Tübingen en mai) pouvait servir de prototypage d’un itinéraire, conçu pour être proposé dans le guide des ICE.

Suite à l’abandon des deux dernières mobilités prévues en année 2, MALTAE s’est attaché à poursuivre les objectifs de cette production en étudiant et proposant deux autres itinéraires, qui permettaient les déplacements dans le respect des mesures sanitaires autorisées, mais en restant sur le sol français. Les deux circuits ont pu être testés entre les deux confinements, le premier autour du 15 juin, la boucle ardéchoise « Un demi-siècle d‘expériences coopératives en Ardèche » ; le deuxième est celui-ci, intitulé « A la découverte du chantier de l’habitat participatif en PACA ». L’opportunité a été saisie de rebondir sur un événement national, qui a lieu chaque année à cette date depuis 5 ans et d’inscrire l’offre du circuit dans « les Journées Nationales de l’Architecture » (JNA), dont le thème national était l’architecture du quotidien. L’affiche déclinée par région en était justement l’opération d’habitat participatif des Colibres, le point d’arrivée de l’itinéraire dans les Alpes de Haute Provence.

Avoir au catalogue du guide des ICE un itinéraire en PACA a semblé incontournable, car, même si la région passe pour être « à la traine », derrière d’autres régions de l’ouest et du Nord et au vu des pays nordiques, trois des partenaires du projet y sont domiciliés et il fallait pouvoir montrer ce qui existe autour de chez soi ! le meilleur ambassadeur de l’HP n’est-il pas d’aller à la rencontre de ceux qui le développent ? voir ce qui marche ! C’est le sens des Journées Portes Ouvertes de l’Habitat participatif, elles aussi, reportées de mai à septembre, qui se sont tenues en septembre. Une première visite avait déjà été organisée, pour y participer, dans le cadre du projet Cooper’actif le 26 septembre, à Bois de Brindille.

Un premier itinéraire avait été conçu dans cet esprit, LIEN d’abord varois, et avec une échappée vers les Hautes Alpes : en cause, l’intérêt des deux opérations pour le sujet « Habitat participatif et Architecture ». La sélection proposée pour les JNA s’est tenue à la contrainte d’une visite d’une seule journée, afin de respecter les nombreux autres événements organisés le samedi 17, pour ce weekend des JNA. Le temps imparti et la distance à parcourir d’une opération à l’autre a déterminé le choix de quatre opérations (en rouge), illustrant une belle diversité d’histoires

Le cinquième temps servit la dissémination de la production intellectuelle IO5 avec la projection du film « Anagram et son architecte Bertrand Leclercq, retour sur site, l’histoire d’un habitat groupé pionnier à Villeneuve d’Ascq » pour le double public du circuit de visites et des habitants des Colibres.

Une vingtaine de visiteurs ont participé pour partie ou en totalité du circuit, qui, au vu de sa longueur n’a pas laissé beaucoup de temps au repas du midi !! mais la souplesse de l’organisation, liée à un déplacement en covoiturage avec sept voitures (dont quatre pour la boucle intégrale) a permis à 4 personnes indisponibles sur la journée entière de faire la première partie du circuit le matin, avec la visite des deux opérations varoises. Quatre autres personnes ont rejoint la visite à Forcalquier pour les trois derniers temps.

Un carnet de visites fut distribué aux participants, afin de permettre de recueillir leurs commentaires personnels et de donner sens à la démarche de co-construire le compte rendu de la visite et surtout d’enrichir le guide par une nouvelle rédaction du guide initial, intégrant les synthèses et précisions et observations et analyses de tous ! Si le chantier de l’Habitat participatif en PACA est en cours de développement et répond à la définition de chantier permanent, le chantier d’organiser des circuits de découverte de l’Habitat participatif en PACA est lui aussi permanent !!!

Les trois questions posées étaient : « les raisons de ma participation » ; « Ce qui me semble devoir être transmis : les leçons de l’expérience » et « ce qui m’a le plus intéressé » :

En voilà les retours :

 Les raisons de ma participation » :  …Cette forme d’habitat m’apparait comme une des solutions au mal logement ou à l’isolement… changement de vie et par solidarité avec le projet de mon fils…


BOIS DE BRINDILLE

Ville : Le Cannet des Maures (83)

Encore en chantier, pour un habitat individuel groupé en acquisition.

Logements sur deux niveaux de 60 m² avec en façade sud une véranda de 20m² sur chacun des niveaux. Possibilité d’adaptation de deux logements / Prix d’acquisition du terrain : 100 000€ par foyer – prix de la construction allant de 80 000€ à 110 000€. /Statut juridique/ Localisation : en périurbain, terrain d’un ancien cirque : 

Impulsé en 2007 par un groupe de 14 foyers à la recherche d’un terrain constructible pour auto-construire le 1er habitat participatif dans le Var avec des matériaux écologiques et locaux : Bois Terre Paille, le projet intergénérationnel de Bois de Brindilles est encore aujourd’hui en chantier.

Après la phase d’imagination et de conception faisant une large part à l’auto construction, le temps de la mise en fonctionnement a été long : plus de deux ans pour obtenir le permis de construire, et plus de 7 ans de chantier.  A ce jour, cinq foyers d’habitants à la retraite restent sur le pont, unis par ce chantier commun et avancent en coopération, innovant en ouvrant leurs chantiers à des professionnels qui deviennent des formateurs et en priorisant le confort thermique de leur foyer; Aujourd’hui le défi est d’aboutir le projet initial des 14 logements ; Ce projet sert de référence, pour les projets à venir dans le Var : une école de patience et de détermination.

LIEN : Site de Habitat participatif France / Visite en image du 26 septembre 2020

Les retours à plusieurs voix :

« Je ne m’attendais pas à apprendre autant en si peu de temps et j’ai été sensible à la bienveillante envie de transmettre de tous nos hôtes.

J’ai été très impressionnée par l’énorme force de travail visiblement mise en œuvre dans l’éco hameau du Bois de Brindille (qui peut sembler « trop » vu de l’extérieur, sans pouvoir me prononcer vraiment car nous sommes restés peu de temps). J’ai eu le sentiment que les habitants « manquaient d’aide » et semblaient un peu seuls, ce qui est paradoxal compte-tenu de la nature du projet. Cela a conforté en revanche mon attirance pour ce mode construction car le résultat est probant tout autant en ce qui concerne le confort général que la sensation de bien-être ressentie. Marie et sa collègue (j’ai oublié son prénom) – et la gentillesse de leur accueil – y étaient aussi pour beaucoup » ….

…Quatre beaux logements très lumineux avec véranda à vocation bioclimatique, autres murs en bois terre paille très bonne isolation Expérience de fosse septique sans WC conventionnel/finitions remarquables pour des non professionnels Grande visibilité d’un appartement à l’autre, favorisant sans doute une grande convivialité pour un groupe s’étant choisi….… Une expression architecturale assez élégante avec une structure pourtant pas favorable à l’auto-construction (grandes hauteurs, grandes portées, grands vitrages). Avec une technique écologique fouillée / plutôt bien menée (ossature bois, isolation terre-paille, isolation liège des soubassements, orientation sud maximisée avec mur masse intérieur et serre solaire etc.). Un gros retard dû à un enfer administratif qui n’a pas été assez appréhendé – des désistements et du coup un certain « abandon » du « global « vers les « parties » en chantier. Regret de plus de maison commune prévue (plus tard ?) …

Ce qui me semble devoir être transmis : les leçons de l’expérience

…Savoir s’attendre à de grandes difficultés administratives et se préparer à durer dans le temps, quitte à perdre quelques participants /Se faire assister par un architecte et avoir envie de relever de gros défis dans la pratique/ avoir déjà une belle expérience de travail du bois si l’on vise ce type de maison…
…Un groupe uni sur les bonnes bases peut presque tout, notamment bâtir avec audace mais doit reconnaître ses limites ; il faut savoir circonscrire rapidement les contraintes trop lourdes (un cadre règlementaire défavorable et/ou un mauvais accompagnement en l’occurrence) pour prévenir l’essoufflement et éviter de perdre des énergies indispensables à une pleine réussite….
…Vivre sa vie et penser à ses vieux jours/ Harmoniser au mieux sa vieillesse avec un entourage sécure près de soi dans un lieu SAIN
…/ Difficultés de retenir des jeunes familles qui ne peuvent pas attendre, quand les problèmes administratifs causent trop de retard ! / Prendre conscience que l’auto construction demande beaucoup de temps /prendre conscience de la force du groupe (pour les réflexions sur les choix à faire, pour l’apport des compétences de chacun et le soutien mutuel/montrer une belle réalisation pour le choix de matériaux écologiques …
…Je n’en penses que du bien, impressionné par l’engagement pharaonique, admiratif, c’est le seul exemple d’auto construction ! La démonstration de la capacité de chaque être humain à construire son habitat, ça c’est un sacré message… Regret que les jeunes aient fui !
… A propos des vérandas « Rolls Royce » du projet, en termes de cout, montrer que ce type de choix vaut le coup

Ce qui m’a le plus intéressé :

Le dynamisme des participants, malgré leurs cheveux blancs / Ce que l’on peut arriver à faire avec du bois/ les enduits en terre crue…
… Voir que les participants du groupe arrivent à faire de l’auto construction alors qu’ils ne sont pas si jeunes !…
…Les refends en bauge, les beaux enduits terre…
…Le côté humain, les valeurs humaines du courage et du partage/ l’expérience de cette femme, sa bonne humeur, sa volonté d’arriver, d’aboutir à son projet de vie, malgré les galères…
…L’originalité de la démarche, l’ensoleillement et la vue, des bâtiments bien exposés et l’utilisation de matériaux bio-sources/L’Intégration de la démarche de penser à sa vieillesse, si souvent occultée…
…Que c’est rassurant de penser à construire son projet où vieillir…
…L’envie de revenir visiter quand le chantier sera terminé et les habitants installés…


ECOHAMEAU SOLIDAIRE SAINT -FRANÇOIS

Ville : DRAGUIGNAN (83)

Projet de 40 foyers dont 22 relèvent de la Pension de famille (T1 et T2) ; les autres logements relèvent du logement social / Projet pilote de l’Union diaconale du Var  / Lieu de vie intergénérationnel / Terrain de 15 250 m² à dix minutes à pied du centre-ville                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

Projet mixte d’habitat et d’activités solidaires.  Initié en 2014 et inauguré en 2018, s’appuyant sur une propriété existante, la propriété d’Erymanthe et structuré en trois entités juridiquement autonomes, adaptées à des publics spécifiques, mais partageant un même « vivre ensemble » : une maison relais, -la maison Greccio, installée dans l’existant –   des logements sociaux, neufs et un jardin partagé ouvert sur l’extérieur, avec notamment des activités de « cueillette solidaire » et de transformation, « fabrique de confitures ». D’autres activités telles « dimanche en famille », « ciné hameau » ou des sorties visites dans les environs sont également au programme d’un agenda d’animation dynamique.
La caractéristique de cette opération est dans la coopération de trois institutions, engagées dans l’action solidaire et le logement en faveur des populations les plus démunies Habitat et Humanisme, l’Union Diaconale du Var, et le Secours Catholique.

Le projet a pour but de créer, dans la propriété d’Erymanthe, un espace de vie principalement dédié à des personnes fragilisées sur le plan social, affectif, physique.

LIEN : https://www.eco-hameausolidaire.fr / https://www.habitat-humanisme.org/

Les retours à plusieurs voix :

Ce qui me semble devoir être transmis : les leçons de l’expérience

…La force de la coopération entre associations et structures pour une maitrise d’ouvrage originale et qui montre que tout est possible en s’associant !./ le soutien  et l’implication de la mairie, comme un facteur clef, pour la réussite du projet, et son avenir et …pour la valeur de l’exemple, pour diffuser cette idée d’inscrire l’ Habitat participatif au PLU/Toute la délicatesse de l’élément de programme « de ménager à chaque logement un double accès », pour « faire maison » et rompre avec la pratique des foyers et institutions communautaires, où la sortie se fait sous le contrôle d’un gardien… la leçon que la qualité est aussi dans les petites choses d’un programme./ Le traitement de l’accueil ; l’intelligence de l’ouverture sur la ville, via le jardin partagé, les activités du dimanche /  La valeur de l’initiative ….
…La valeur non seulement de la capacité de monter un tel projet, de rencontrer des personnes engagées, humainement VRAIES, mais aussi de savoir l’exposer avec passion et humanité, qui donne envie de faire !…
…La valeur du concept, et de l’idée géniale de cette complémentarité entre la vieille dame propriétaire isolée dans une grande maison et le projet social…
…Le Christ soigne ses enfants ! Ou le privilège d’une donation/ Hors normes….
… L’association de plusieurs volontés autour d’un patrimoine offert permet de belles réalisations…
…La force du travail fait en amont entre différentes « institutions », même si cela prend du temps ! comprendre que l’initiative, pour prendre corps, nécessite des porteurs de projet militants et actifs, qu’elle nécessite d’avoir un soutien des bureaux techniques de la mairie pour la sensibilisation et l’acceptation des élus…
…Savoir reconnaitre les points faibles, comme le manque d’un aménagement paysager pour voir les marges d’amélioration et en faire la proposition : faire de la place centrale trop froide et bétonnée un lieu convivial/ Laisser les espaces non bétonnés à investir par les habitants pour des petits jardins potagers ou décoratifs…
… Prendre conscience qu’un tel projet implique un permanent résident et un groupe de bénévoles pour animer le lieu/que même dans les conditions de legs du terrain, il a fallu faire des sacrifices financiers pour boucle r le budget (par ex, abandon du projet de toitures végétalisées) / prendre conscience de la difficulté de motiver des gens qui sont là plus par nécessité que par choix à la vie de la communauté !

Ce qui m’a le plus intéressé :  

…J’ai beaucoup aimé la présentation de Ludovic de Lalaubie, qui a tenu des propos très intelligents sur la question de la précarité sociale, sujet qui me tient à cœur, ainsi que l’humilité qui ressort de son discours et le regard « insatisfait » qu’il porte sur le résultat (formidable au demeurant). Il semble vraiment travailler pour les autres. Le projet, ambitieux, est instructif : quelques personnes de bonne volonté et les encouragements d’une collectivité agissante et les choses peuvent se mettre en place et produire un résultat « performant » au regard des objectifs, même si j’ai eu l’impression que le paquebot (3 intervenants, chacun avec ses pratiques) avait été difficile à manœuvrer. Il semblerait que tout cela dépend beaucoup des gens eux-mêmes. Cela m’a fait prendre conscience qu’il est difficile d’associer la part de la société la plus fragile à ce type de programme (mais comment faire ?).
… J’ai beaucoup aimé ce lieu attachant, ouvert sur l’imprévisible et l’inattendu, un héritage transmis directement à ceux qui n’en ont pas ! / une histoire et une femme qui mériterait un « retour sur site ».
… L’idée du Legs » pour préserver des bâtisses anciennes/la dimension humaniste du projet…
… le site d’origine remarquable ; la synergie de la communauté avec des nombreux noyaux d’activité ; le fonctionnement habile « pension de famille » ……
… Le programme, cette volonté de mélanger pension de famille et autres locataires/ L’ouverture sur la ville/l’accueil de groupes extérieurs pour les activités, ouverture sur la ville/ le défi de réaliser ces logements malgré les contraintes liées à l’ancienne carrière…
…Le mélange des différentes catégories sociales/ la réalisation d’un jardin potager collectif/ l’organisation des activités de solidarité de glanage, cueillette et transformations des récoltes…
…La curiosité de voir comment les extérieurs seront aménagés, pour « masquer tout ce béton des accès »


Les Colibres

Ville : Forcalquier (04)

10 logements pour 800 m² / Le coût final est de 3000€/m² et prix de revient de l’opération 2.4 millions d’euros/€. / Statut juridique Assoc, SCIA / Localisation : en limite de village 

A partir d’un noyau de militants de l’habitat participatif en PACA depuis 2005, un groupe de 10 familles se lance en 2014 pour acquérir un terrain de 4000 m² et un droit à construire de 1000m² avec l’appui de la collectivité et le soutien technique d’un notaire local et de la Caisse d’Épargne.

10 logements dont deux locatifs, 200m² de locaux partagés (salle commune, chambres d’amis, atelier de bricolage, rangements et local à vélos) et 2000m² de jardins partagés ont été inaugurés en 2017.

L’architecte de l’opération est une des habitantes ; l’auto construction a été limité pour les locaux communs, la construction est écologique en ossature bois, laine de chanvre et panneaux photovoltaïques mutualisés. L’économie d’énergie est défalquée des factures individuelles au prorata de la surface des logements

L’opération se caractérise par un principe inédit de solidarité financière afin de permettre à des familles plus jeunes et moins fortunées d’intégrer le groupe.

LIENS : Série photographique/ Site des colibres / Site de Habitat participatif FR / Guide du réseau national des Collectivité pour l’HP

Ce qui me semble devoir être transmis : les leçons de l’expérience

…La beauté du lieu / Sa réalisation intelligente/ La volonté de vie en commun dans un projet partagé avec une équipe passionnée et dynamique…
…Lors de l’interrogation d’un des participant sur le coût important (selon elle) du prix au m² (env.3000 euros). Comprendre que les bénéfices de cette opération d’habitat participatif résident (également) dans l’entraide au quotidien entre les différents habitants…permettant ainsi de grandes économies (jardinage, transport, ressources alimentaires bricolage, ne garde de personnes…etc.) …
…Joli projet, dont on regrette que la commune ne s’en soit pas saisie pour au moins s’appuyer sur l’exemple, et aller dans le même sens…
…Interpellé par l’économie d’énergie et la faiblesse de la facture d’électricité…
…La beauté de la couleur, d’un projet où il y a de la couleur… mais une certaine gêne de tout voir concentré autour de la maison commune, avec un décalage avec les façades arrière et un regret quant aux traitements des aménagements intérieurs, jugés un peu trop standard…
…J’apprécie la qualité architecturale, des matériaux extérieurs, j’ai été séduite par les formes, l’agencement mais un peu déçue par ceux de l’intérieur
…Faire connaître le ressenti de contraste entre le traitement extérieur et intérieur…
…cinq leçons pour les futurs projets   : la présence d’architectes dans le groupe des habitants est un grand plus ! /la recherche d’intergénérationnel est un élément de programme important/ le plus d’un lieu collectif de rangement/le plus d’un atelier aménagé avec mise en commun des outils pour bricoler/ le plus de la flexibilité avec la possibilité de faire évoluer les logements en fonction de l’évolution des familles

Ce qui m’a le plus intéressé :  

Les Colibres ont été un très beau moment du circuit. L’ambiance villageoise qui régnait lorsque nous sommes arrivées m’a beaucoup touchée parce que je l’ai trouvée « vraie ». Il faut dire que le projet, abouti et vivant, fleuri sous ce beau ciel d’été, s’est présenté d’emblée sous son meilleur jour. Les échanges avec les habitants ont apporté autant de réponses que d’interrogations (ainsi qu’une envie d’y revenir faire un tour) et ça, c’est le signe que quelque chose se passe : la réflexion continue d’avancer. L’énergie et la détermination des acteurs, leur fierté, palpable, étaient les meilleures aiguillons que je pouvais rêver pour me conforter dans ma démarche. Tout semblait avoir été pensé, élaboré avec soin, dans le détail… Il aurait fallu y passer plus de temps…
…Le discours des habitants, particulièrement la remarque de l’enseignante sur le fait qu’au départ elle ne se retrouvait pas dans l’esthétique de l’opération, puis…avec le temps, son agréable surpris de se découvrir finalement apprécier l’architecture de là où elle vit….
…La rencontre avec la « mamie » qui fait des recherches depuis 10 ans sur les habitats participatifs et veut y habiter sans forcément chercher à investir…
…En positif, l’aménagement d’un appartement type Ehpad, à voir comme un plus !…
…Le calme, qui semble révélateur d’une éducation au vivre ensemble


COOPLICOT

Ville : Forcalquier (04)

Encore en projet en 2020 / 45 logements prévus pour une entrée dans les lieux en 2022 /Terrain de 2 hectares /Statut juridique de coopérative d’habitants / Localisation : en limite de village, milieu rural  

Initié en 2018, après l’entrée dans les lieux du projet, Colibres, ce nouveau projet d’habitat participatif porté par la commune et la scoop REGAIN vise 45 logements, dont 16 en locatif social, via une coopérative d’habitants et 29 en accession, dont accession social. La maitrise d’ouvrage est assurée par la coopérative HLM Maison Familiale de Provence

Le projet est situé quartier des Chambarels sur un terrain de 2 ha. Il se veut social, écologique, et intergénérationnel. Le groupe comportait en 2019, 32 personnes et souhaitait rééquilibrer sa pyramide des âges en recrutant essentiellement des ménages de moins de 50 ans.

https://regain-hg.org/ https://colibris-wiki.org/

Ce qui me semble devoir être transmis : les leçons de l’expérience

…La leçon de la fragilité de ce type de projet, quand il y a un changement de municipalité !

Ce qui m’a le plus intéressé :  

…Le témoignage d’une des habitantes des Colibres, plutôt âgée, encore partante et active dans le groupe du futur projet…
…Le caractère novateur et expérimental d’une coopérative d’habitants pour du locatif social…

Temps 5 : Ciné-débat sur Habitat participatif et architecture,  avec ANAGRAM et l’architecte Bertrand Leclercq, retour sur site, histoire d’un habitat groupé pionnier à Villeneuve d’Ascq

          

…Quant à la projection du film Anagram, je l’ai trouvée passionnante, tant pour ce que le film raconte (et notamment, très important selon moi, la question de l’intervention de l’architecte) que pour les échanges qui l’ont suivie. Regrets d’avoir dû partir avant la fin…
…  De concevoir des projets avec des habitants, ça met du baume au cœur….