Le roman culte de Georges Perec, « la vie mode d’emploi » a toute sa place ici pour deux raisons.

–          Il fait partie de la bibliothèque de base de « apprendre à ’habiter ».

–          Au-delà de la lecture, où c’est le lecteur qui choisit l’ordre de lecture et donne son sens au roman, c’est un mode d’emploi pour vivre et inviter à être l’acteur  de sa vie

Se revendiquant de l’OULIPO ( groupe de littérature inventive et innovante qui naît au xxe siècle et  a pour but de découvrir de nouvelles potentialités du langage et de moderniser l’expression à travers des jeux d’écriture. Le groupe est célèbre pour ses défis mathématiques imposés à la langue, obligeant à des astuces créatives)

Il allie art et sciences, manipulant des logiques structurelles mathématiques de haut niveau et jeux, invitant à la créativité dans l’acte même de vivre.

En voici quelques présentations :

La vie mode d’emploi, c’est riche, riche comme la vie, et aussi passionnant. C’est une déclaration d’amour. Vie Mode d’Emploi, je t’aime !

C’est l’Univers condensé en un immeuble.

C’est un feuilleton qu’on peut lire et relire dans le désordre, en totalité ou non : à la fois les mille et une nuits, la comédie humaine, l’Encyclopédie ou le catalogue de la Redoute. C’est un voyage immobile et mouvementé s’étirant majestueusement l’espace d’une seconde. C’est un puzzle, un patchwork, un bouquet aux mille parfums, ternes ou colorés, passionnants ou soporifiques.

c’est passer d’une pièce à l’autre, d’une époque, d’un style, d’une histoire, d’une aventure, d’une allusion, à l’autre, c’est jouir de la profusion, de la variété, de la surprise, des références, des hommages et des énigmes innombrables, de l’humour et de la malice omniprésents.

Quel autre roman peut faire réfléchir à un problème d’échec, entre une liste des objets trouvés dans l’escalier et l’histoire des boîtes de café ionisé trimballées de douane en douane ?

C’est une variété et une diversité immenses gouvernées par quelques lois souterraines : l’univers en somme,

La Vie mode d’emploi est un livre extraordinaire, d’une importance capitale non seulement dans la création de l’auteur, mais dans notre littérature, par son ampleur, son organisation, la richesse de ses informations, la cocasserie de ses inventions, par l’ironie qui le travaille de bout en bout sans en chasser la tendresse, par sa forme d’art enfin :

un réalisme baroque qui confine au burlesque.

Jacqueline Piatier, Le Monde

L’ironie, très douce, imperceptible, fantomatique, moirée, faite d’un détachement extrême, d’une méticulosité et d’une patience qui deviennent de l’amour… En résumé, c’est un prodigieux livre-brocante, qu’on visite sans se presser, à la fois livre fourre-tout, livre promenade.

Jacques©Pierre Amette, Le Point

Et cela donne des romans exotiques, extravagants, des crimes parfaits, des fables érudites, des catalogues, des affaires de moeurs, de sombres histoires de magie noire, des confidences de coureurs cyclistes… Jeux de miroirs et tables gigognes, entrez dans cet immeuble et vous ferez le tour du monde. Un vertige majuscule. Quand on en sort, on est léger comme une montgolfière.

Catherine David, Le Nouvel Observateur

En quelques centaines de pages, fruits de neuf années de travail, Perec opère le ratissage délibéré, systématique, hallucinant du champ romanesque contemporain. Son livre est, sans doute, à la littérature ce que le Robert est à la lexicographie.
Oatrick Thévenon, L’express

Présentation en 13  minutes par Jean Philippe DEPOTTE  https://youtu.be/XTxzFVTcke8